La dure beauté Corse

Récit intime d’une traversée mémorable du GR20

La dure beauté Corse : récit intime d’une traversée mémorable du GR20

Le GR20, souvent désigné comme "le sentier de randonnée le plus difficile d'Europe", est une véritable icône qui traverse la splendide île de Corse du nord au sud. S'étirant sur près de 186 kilomètres, ce sentier légendaire offre une expérience unique au cœur de paysages à couper le souffle : sommets escarpés, forêts denses, lacs glaciaires et rivières cristallines. Chaque étape réserve son lot de surprises et de découvertes spectaculaires.

Pour mon frère et moi, parcourir le GR20 était bien plus qu'un simple défi sportif : c'était une immersion profonde dans la nature sauvage de la Corse, une aventure qui nous a poussés à nos limites physiques et mentales. Chaque année, entre 20 000 et 25 000 randonneurs du monde entier se lancent à l’assaut de ce sentier mythique, attirés par l’attrait de l’aventure et la promesse de défis inégalés. Cependant, environ 20 à 30 % des randonneurs ne parviennent pas à compléter l’intégralité du sentier, souvent en raison de conditions météorologiques imprévisibles, de blessures ou d'une préparation insuffisante.

Le GR20 exige une préparation rigoureuse. Les sections techniques, les dénivelés importants et les conditions parfois rudes en montagne posent des défis considérables, même aux randonneurs expérimentés. Une bonne préparation physique et mentale est cruciale, tout comme une compréhension des exigences et des risques associés à cette formidable aventure en montagne.

Au-delà de sa beauté naturelle impressionnante, le GR20 offre également des occasions uniques de découvrir la culture corse. Les refuges de montagne jalonnant le parcours ne sont pas seulement des havres de repos bienvenus, mais aussi des points de rencontre où les randonneurs peuvent échanger avec les habitants locaux, découvrir leur cuisine et leurs traditions. 

Dans ce blog, je partagerai notre périple à travers le GR20, vous invitant à découvrir les paysages variés et époustouflants que nous avons traversés, les défis que nous avons surmontés et les moments forts qui ont marqué notre aventure.


Montée abrupteImageundefined



Sur la route du GR20Imageundefined



Arrivé au difficile refuge d'Ortu Di U PiobbuImageundefined


La montagne ne se livre qu’à celui qui la parcourt à pied, offrant un dialogue intime entre le marcheur et son environnement sauvage. Chaque pas devient une exploration minutieuse, révélant des paysages grandioses et des détails subtils souvent manqués dans la hâte. Sur le GR20, cette immersion est totale : les sentiers sinueux et parfois ardus incitent à une présence attentive, tandis que les refuges offrent des havres de repos où se mêlent les histoires des autres randonneurs et celles des habitants locaux. 

Chaque journée apporte son lot de défis physiques et mentaux, mais aussi de gratifications profondes : la satisfaction d’avoir surmonté un col venteux, nuageux, pluvieux, grêleux ou encore avec des précipitations de neige, la découverte d’une espèce végétale rare, ou simplement le plaisir d’une vue panoramique au coucher ou au lever du soleil. Cette expérience en montagne ne se résume pas à une simple randonnée : elle devient une aventure personnelle, une introspection face à la majesté et à la rigueur de la nature, où l'esprit s'élève au rythme des pas qui se gravent dans les sentiers ancestraux de la Corse.

Pour notre part, nous avons opté de faire le GR20 du nord vers le sud. Cette décision présente plusieurs avantages. La section nord du GR20 est réputée pour ses paysages spectaculaires et variés, offrant des décors impressionnants dès le départ. En commençant par le nord, nous affrontons les défis les plus techniques et difficiles lorsque nous sommes encore frais et pleins d'énergie, ce qui rend la traversée globalement plus facile. 

Cette approche permet une progression vers des étapes moins exigeantes, terminant par le sud, généralement considéré comme plus facile. En nous habituant aux efforts physiques intenses dès le début, notre endurance et notre condition physique s'améliorent pour le reste du trek. De plus, en commençant plus tôt dans la saison, nous bénéficions d'une météo plus clémente dans le nord (ce qui n’a pas été notre cas), évitant les grosses chaleurs du sud en fin de randonnée. Finir par le sud facilite également la logistique, le village de Conca étant plus accessible pour retourner vers d'autres destinations en Corse et célébrer la fin de la randonnée dans un cadre détendu.

Nous apprécions également l'opportunité de rencontrer et de partager des expériences avec d'autres marcheurs dès le début du trek, créant ainsi un esprit de camaraderie. Enfin, les refuges dans le nord sont souvent bien équipés pour accueillir les randonneurs qui démarrent leur périple, rendant les premières nuits plus confortables. En résumé, commencer le GR20 du nord vers le sud offre une progression naturelle et motivante, tout en maximisant les avantages physiques, logistiques et sociaux de cette aventure unique.


Magnifique pozzine sur le GR20Imageundefined



Piscine naturelle du GR20Imageundefined



Superbe plante endémique du GR20Imageundefined


Le départ de Calenzana

Le jour tant attendu est enfin arrivé. Il est 8h00 du matin et nous quittons notre hôtel, le cœur battant, en direction de Calenzana. Ce petit village pittoresque, niché au pied des montagnes, déborde de charme avec ses ruelles étroites et ses maisons en pierre. L'excitation est palpable alors que nous nous préparons à entamer notre aventure sur le GR20. Avant de commencer, nous faisons un petit détour par l'aéroport de Calvi pour accueillir trois autres randonneurs qui deviendront nos compagnons de route et nos frères d'armes pour une bonne partie du GR20.

À peine quelques centaines de mètres après notre départ de Calenzana, nous croisons un vieux monsieur près de sa maison. D'un air grave, il nous rappelle d'être prudents, nous racontant que, la semaine dernière, un randonneur a chuté des parois rocheuses un peu plus haut et est malheureusement décédé. Ses mots résonnent en nous, ajoutant une note de solennité à notre excitation et renforçant notre détermination à aborder ce sentier avec respect et vigilance. Enfin, nous faisons nos premiers pas sur le sentier, les yeux émerveillés par les paysages initiaux mêlant vues sur la mer et montagnes majestueuses. Nos attentes sont élevées, mais les appréhensions ne manquent pas : la réputation de difficulté du GR20 nous hante. Dès les premiers kilomètres, nous rencontrons des montées raides et des terrains rocailleux, des défis qui nous rappellent immédiatement l'ampleur de ce qui nous attend. Pourtant, chaque pas nous rapproche un peu plus de cette immersion profonde dans la nature sauvage de la Corse, et l'aventure ne fait que commencer.

Tout au long de cette étape, nous faisons plus ample connaissance avec les trois randonneurs que nous avons accueillis à l'aéroport : Édouard, Stéphane et Dominique, tous dans la soixantaine. Amis de longue date originaires de France, ils ont l'habitude de voyager ensemble chaque année. Pour le GR20, c’est Dominique qui a lancé l’idée, sans vraiment mesurer l’ampleur du défi qu'il proposait à ses compagnons. Cette aventure est donc une nouvelle expérience pour eux, marquant le début d’un périple qui promet d’être aussi enrichissant qu’exigeant. Les échanges sont chaleureux, et malgré la diversité de nos origines et de nos parcours, une véritable camaraderie se tisse rapidement autour de nos bâtons de marche. Les rires et les anecdotes se mélangent aux conseils pratiques et aux encouragements pour les jours à venir. Cette rencontre fortuite nous rappelle que, malgré les défis physiques du GR20, l’aventure humaine est tout aussi précieuse et enrichissante.


Village de Calenzana point de départ du GR20 nordImageundefined



Vue de la première montée CalenzanaImageundefined



Végétation sur la montée de CalenzanaImageundefined


Les défis physiques et mentaux

L'une des étapes les plus redoutables du nord est celle entre Ascu et Tighjettu/Ballone, même par une météo favorable. Ce jour-là, nous avons négligé les avertissements concernant le mauvais temps prévu en montagne. Au milieu du parcours, le ciel s'est brusquement assombri et la météo a commencé à se déchaîner avec une intensité alarmante : le vent hurlait, la pluie s’abattait en trombes, et un épais brouillard enveloppait le paysage. Plus nous prenions de l'altitude sur le mont Cintu, plus le froid mordant et les grêlons cinglants devenaient insupportables. La dureté de ces conditions extrêmes, conjuguée à notre isolement croissant, transformait chaque pas en un combat acharné contre la nature déchaînée. Le défi que nous affrontions semblait soudainement bien plus redoutable qu'anticipé.

Arrivés au sommet, mon frère et moi avons décidé d’attendre deux de nos compagnons d'armes, Édouard et Dominique, qui manifestaient des signes évidents de difficulté. Leurs visages, marqués par la fatigue et la lutte contre les éléments, nous rappelaient combien cette étape pouvait être impitoyable. Tandis que nous les attendions, nous tentions de nous réchauffer et de trouver du réconfort, conscients que la solidarité serait essentielle pour surmonter les épreuves restantes.

Nous n’étions pas équipés pour affronter le froid de manière prolongée, et leur attente semblait interminable. Puis, soudain, nous les aperçûmes à travers le brouillard, avançant lentement mais avec une détermination palpable. À peine arrivés, nous devions déjà repartir, car la météo avait laissé des dégâts considérables. Plus nous progressions, plus les conditions devenaient périlleuses. À 2600 mètres d’altitude, les parois rocheuses étaient devenues glissantes, et de nouveaux torrents avaient émergé sur notre sentier, nous obligeant à faire demi-tour pour chercher un autre chemin. Nous étions trempés jusqu'aux os, avançant lentement mais prudemment à travers ce qui était jadis de petits ruisseaux, désormais transformés en torrents d’eau vive. Chaque pas était un effort conscient pour rester debout et avancer, malgré le découragement et l'épuisement qui menaçaient de prendre le dessus. Cette descente éprouvante, mêlée de peur et d’efforts soutenus, nous a rappelé à quel point la montagne pouvait être imprévisible et exigeante, et combien notre volonté de continuer devait être inébranlable.

Dans ces moments de doute, la solidarité et l'esprit d'équipe ont joué un rôle crucial. Nous avons partagé nos ressources, nos forces et notre détermination, tirant le meilleur parti de chaque instant pour progresser ensemble, malgré les difficultés. Chaque pas nous rapprochait de notre objectif, et chaque épreuve surmontée renforçait notre résolution à continuer, malgré les éléments contraires. Cette aventure nous a appris que, face aux défis les plus grands, c’est la persévérance, la préparation et le soutien mutuel qui font toute la différence.

Après 11 heures et 30 minutes de marche incessante, nous sommes finalement arrivés au refuge, épuisés et trempés jusqu'aux os. Malgré la fatigue écrasante et les vêtements dégoulinants d'eau, un immense soulagement nous envahit en réalisant que nous étions tous sains et saufs. La chaleur du refuge, combinée à la satisfaction d’avoir surmonté ces épreuves, nous réchauffe le cœur et nous rappelle combien cette aventure, malgré ses difficultés, est aussi source de profonde joie et d’accomplissement.


Silhouette d'un randonneurImageundefined



Parrois glissantes sur le GR20Imageundefined



Danger sur des ruisseaux devenus de puissant torrentsImageundefined


Les paysages à couper le souffle

Le GR20 nous offre des paysages incroyables chaque jour. Au lever du soleil, les montagnes brillent d'une lumière dorée, avec des sommets qui se découpent contre un ciel clair. Les lacs glaciaires, aux eaux turquoise étincelantes, sont comme des bijoux posés dans les vallées verdoyantes. Les vues panoramiques depuis les hauteurs sont époustouflantes : on voit des vallées profondes et des montagnes à perte de vue.

Pendant la journée, les forêts denses nous offrent une ombre bienvenue. Les sentiers traversent des bois de chênes et de pins, où les rayons du soleil filtrent à travers les branches pour créer une lumière douce. On entend le chant des oiseaux et le murmure des ruisseaux, ajoutant une touche de tranquillité au paysage.

Le coucher du soleil est tout aussi spectaculaire. Les montagnes se parent de couleurs chaudes allant du rose au violet, peignant le ciel d’une beauté saisissante. Les ombres des montagnes se mélangent avec les couleurs du crépuscule, créant un tableau vivant. Quand la nuit tombe, le ciel étoilé apporte un calme profond.

Ces moments, immortalisés en photos, nous rappellent la beauté brute de la nature et rendent chaque jour sur le GR20 encore plus mémorable.

Les trésors cachés de la nature

Le GR20 est rempli de découvertes inattendues qui ajoutent une magie particulière à l'aventure. En parcourant les sentiers, nous avons eu la chance de découvrir des trésors cachés de la nature corse. Nous avons croisé des cochons sauvages fouillant le sol à la recherche de nourriture et observé des chevaux sauvages errant librement dans les pâturages montagneux. Les nombreux trous de labour dans la terre, laissés par des sangliers, témoignent de leur passage furtif.

Dans les ruisseaux cristallins, nous avons vu des truites nageant avec agilité dans l'eau claire. Parfois, nous nous arrêtions pour goûter au thym, au genévrier et au romarin qui poussent en abondance dans la nature. Ces arômes sauvages ajoutent une dimension sensorielle unique à notre aventure. Lors d'une montée particulièrement raide, nous avons aperçu un rare gypaète barbu planant majestueusement au-dessus des crêtes, et nous avons découvert une plante endémique, le "Dianthus morisianus", aux fleurs délicates et vibrantes, propres à cette région montagneuse.

Les panoramas cachés sont tout aussi impressionnants. En suivant un petit sentier secondaire, nous avons débouché sur un point de vue secret offrant une vue imprenable sur un lac glaciaire encadré par des sommets déchiquetés. L’endroit était tellement isolé que le paysage semblait immuable, comme suspendu dans le temps. Ces moments de surprise et d’émerveillement montrent la richesse et la diversité de la nature corse, transformant chaque étape en une véritable chasse aux trésors. Ces petites merveilles ajoutent une dimension unique à notre périple, rendant chaque découverte encore plus précieuse et mémorable.


Paysage d'une beauté saisissante du GR20Imageundefined



Bassins en cascade du GR20Imageundefined



Cascade naturelle du GR20Imageundefined


Les moments de convivialité dans les refuges

Les soirées dans les refuges du GR20 sont des moments de convivialité inoubliables. Après une longue journée de marche, l’arrivée au refuge est toujours un soulagement, mais aussi un moment attendu avec impatience pour se retrouver autour d’un repas. La salle commune, souvent animée par la lumière d’une cheminée crépitante, devient le théâtre de rencontres enrichissantes. Les tables sont partagées avec d’autres randonneurs, et les échanges sont aussi variés que les parcours : des anecdotes de voyages, des conseils sur les meilleures étapes à venir, ou des histoires locales qui révèlent les mystères de la Corse.

Les repas, simples, sont souvent préparés avec des produits locaux : une soupe de légumes du jardin, des plats traditionnels comme le "casgiu merzu" ou des "canistrelli", des biscuits corse, des pâtes, apportent une touche authentique à chaque soirée. Les discussions se poursuivent autour d'un verre de vin local ou de myrte, dans une ambiance de partage et de chaleur humaine. Les habitants locaux, souvent présents pour accueillir les randonneurs, partagent leur connaissance de la région avec passion. Leur présence ajoute une dimension culturelle précieuse, offrant des aperçus sur la vie corse et ses traditions.

Ces moments de convivialité, où les frontières entre inconnus s’estompent pour laisser place à une véritable communauté, sont l’essence même de l’expérience humaine sur le GR20. Ils transforment la dureté du trek en une aventure collective pleine de découvertes et de complicité, rendant chaque refuge non seulement un lieu de repos mais aussi un carrefour de rencontres et d’échanges inoubliables.


Nourriture dans certains refugesImageundefined



Feu dans un refuge du GR20Imageundefined



GR20 refuge avec chevalImageundefined


Les étapes marquantes

Le GR20 est ponctué de plusieurs étapes marquantes qui restent gravées dans nos mémoires. L'une des plus impressionnantes est la montée vers le col de Vergio, un passage crucial du trek. Cette ascension est particulièrement exigeante, avec ses pentes abruptes et ses dénivelés impressionnants. Chaque pas sur ce sentier rocailleux semble un défi, mais la récompense au sommet est spectaculaire : une vue panoramique à couper le souffle sur les montagnes environnantes et les vallées profondes. La fatigue est rapidement oubliée en admirant le paysage grandiose qui se déploie sous nos yeux.

Une étape particulièrement mémorable est la traversée entre Ascu et Tighjettu/Ballone. Cette portion du GR20 est réputée pour sa difficulté même par beau temps. Nous avons rencontré des conditions climatiques extrêmes, avec un vent violent, une pluie battante et une visibilité réduite par le brouillard. La montée vers le mont Cintu se révèle particulièrement éprouvante, avec des températures glaciales et des grêlons incessants. Les défis de cette étape sont amplifiés par les éléments naturels impitoyables, rendant l’arrivée au refuge d'autant plus gratifiante après des heures de marche harassante.

La montée vers le col de Bavella est également un moment fort du trek. Réputée pour ses panoramas saisissants et ses formations rocheuses impressionnantes, la traversée des aiguilles de Bavella offre une vue spectaculaire sur les crêtes déchiquetées et les vallées verdoyantes. Bien que le sentier puisse être exigeant, la beauté du paysage et la satisfaction d’atteindre le sommet en font une expérience inoubliable.

Les moments de répit sont tout aussi mémorables, notamment dans la vallée de la Restonica. Cette vallée offre un contraste rafraîchissant avec les étapes plus ardues. En arrivant, nous sommes accueillis par des ruisseaux scintillants, des prairies fleuries et des paysages paisibles. C’est un véritable havre de paix qui nous permet de recharger nos batteries avant de repartir vers de nouveaux défis.

Ces étapes du GR20, avec leurs défis uniques et leurs paysages époustouflants, illustrent parfaitement la diversité et la beauté de la randonnée, rendant chaque jour de marche une expérience inoubliable.


Descente abrupe avec chaines sur le GR20Imageundefined



Pente abrupte du GR20 nécessitant des chaînesImageundefined



Chemin du nord GR20 vers une crêteImageundefined


Conseils pratiques et leçons apprises

Faire le GR20 est une aventure incroyable, mais elle exige une préparation minutieuse. Basé sur notre expérience, voici quelques conseils pratiques essentiels. Tout d’abord, il est crucial d’avoir un équipement approprié. De bonnes chaussures de randonnée robustes ou bottes de marche sont indispensables, ainsi qu’une veste de pluie de haute qualité pour affronter les intempéries imprévues. Nous avons appris à nos dépens l'importance de tester tout l'équipement avant le départ pour éviter les désagréments sur le sentier.

Il est essentiel de planifier soigneusement chaque étape du GR20 et de ne pas sous-estimer les défis du parcours. Certaines sections, comme celle entre Ascu et Tighjettu/Ballone, peuvent s'avérer particulièrement exigeantes, surtout par mauvais temps. Il est donc préférable de consulter régulièrement les prévisions météorologiques et d'être prêt à ajuster son itinéraire en conséquence. De plus, soyez extrêmement attentif au balisage du sentier, notamment dans les zones moins visibles ou lors de conditions météorologiques défavorables. Les marques de balisage peuvent parfois être difficiles à repérer, et une erreur de navigation pourrait vous égarer du sentier principal. Cela m'est arrivé à deux reprises, entraînant des détours de près de 8 km au total et une perte considérable de temps et d'énergie.

Un autre aspect crucial est de minimiser le poids de votre sac à dos. Voyagez léger en apportant uniquement l’essentiel et en choisissant des équipements compacts et polyvalents. Un sac trop lourd peut rapidement devenir un fardeau, surtout lors des longues journées de marche. Nous avons constaté que chaque gramme compte lorsque l'on doit gravir des pentes raides ou traverser des terrains difficiles. Une bonne gestion de votre chargement peut grandement améliorer votre confort et votre endurance.

Nous avons aussi découvert l'importance de la flexibilité mentale : savoir quand faire une pause ou écourter une journée peut faire la différence entre une expérience réussie et un parcours éprouvant. Enfin, bien s’hydrater et se nourrir correctement est primordial. Les jours de randonnée intenses nécessitent une alimentation énergétique pour maintenir le moral et l’endurance. Préparer des encas riches en nutriments, comme des fruits secs et des noix, s’avère très utile. Privilégier les rencontres avec les autres randonneurs et les habitants locaux enrichit également l'expérience, offrant souvent des conseils précieux sur les conditions et les meilleurs endroits à découvrir.

En résumé, une préparation soignée, une gestion efficace du poids du sac, une vigilance accrue sur le balisage, et une approche flexible sont des clés essentielles pour profiter pleinement de la magnifique aventure que représente le GR20.


Installation des tentes près d'un refuge du GR20Imageundefined



Un sac à dos léger et de bons bâtons de marche sur le GR20Imageundefined



Prendre le temps de se reposer sur le GR20Imageundefined


La fin de l'aventure

Lorsque nous avons enfin atteint Conca, le soulagement et la satisfaction étaient indescriptibles. Après des jours de marche éprouvante à travers les paysages variés et majestueux du GR20, la vue du village accueillant symbolisait l'accomplissement d'un défi monumental. Les émotions étaient mélangées : une immense fierté d'avoir surmonté les obstacles physiques et mentaux, et un brin de nostalgie en quittant derrière nous les sentiers qui nous avaient tant apporté. L'étreinte chaleureuse avec mes compagnons de trek, les sourires fatigués mais sincères, et les félicitations échangées ont marqué la fin d'une aventure intense et mémorable. Cette expérience a profondément changé ma perception de la nature et de moi-même. J'ai appris à apprécier la dure beauté Corse des paysages montagneux, à comprendre les subtilités de la faune et de la flore corses, et à reconnaître ma propre résilience face aux défis. Chaque pas sur le GR20 a été une leçon de patience, de force, et de gratitude, me rappelant combien la nature peut être à la fois implacable et magnifiquement inspirante. En terminant ce trek, je me suis senti transformé, plus connecté à la nature et plus conscient de mes propres capacités.


La beauté des maquis du GR20Imageundefined



Type de balisage sur le GR20Imageundefined



Photo emblématique de la fin du GR20Imageundefined


Réflexions finales

Alors que je repense à notre aventure sur le GR20, je suis profondément marqué par l'impact que cette expérience a eu sur moi. Ce trek à travers la Corse ne fut pas seulement une épreuve physique et mentale, mais une véritable immersion dans la beauté sauvage et brute de l'île. Chaque sommet atteint, chaque vallée traversée, et chaque moment partagé avec mes compagnons de trek m'ont rappelé l'importance de se reconnecter à la nature. La magnificence des paysages corses — des crêtes escarpées aux forêts verdoyantes en passant par les lacs cristallins — m'a révélé une dimension de la nature que l'on peine à saisir depuis le confort de la vie quotidienne. Cette aventure m'a appris la valeur du silence et de la contemplation, ainsi que la puissance revitalisante de la nature. Elle a renforcé ma conviction que se déconnecter du quotidien pour se reconnecter à l'essentiel est crucial pour nourrir notre esprit et notre bien-être. En fin de compte, le GR20 n’a pas seulement été un défi personnel mais une célébration de la grandeur naturelle de la Corse, une aventure qui continuera à résonner dans mon cœur longtemps après la fin du trek.

Faire le GR20 avec mon frère a été une expérience inoubliable, et chaque instant partagé a ajouté une profondeur particulière à cette aventure. Les souvenirs que nous avons forgés ensemble, les rires échangés, et les défis surmontés côte à côte resteront gravés dans ma mémoire. Même si mon frère ne le sait pas toujours, sa présence a été une source de motivation constante, me donnant la force de continuer malgré les vieilles blessures qui refaisaient surface. Son soutien silencieux et son esprit d'équipe ont joué un rôle crucial dans l'achèvement de ce défi, transformant chaque difficulté en un moment de complicité et de résilience. Cette aventure nous a non seulement rapprochés, mais elle a aussi renforcé notre lien fraternel d'une manière que je n'aurais jamais imaginée.


Laisser les paysages du GR20 réparer son âmeImageundefined



Pozzines du GR20Imageundefined



Prendre le temps pour son âme sur le GR20Imageundefined


Questions fréquentes

Le GR20 est considéré comme l'un des sentiers de randonnée les plus difficiles d'Europe en raison de son terrain escarpé et de ses dénivelés importants. Il est recommandé d'avoir une bonne condition physique et une certaine expérience de la randonnée en montagne​.
Le GR20 se parcourt généralement en 15 jours, avec des étapes quotidiennes de 6 à 8 heures de marche. Cependant, certains randonneurs plus expérimentés peuvent le compléter en moins de temps, mais il est essentiel de ne pas sous-estimer le parcours​.
La meilleure période pour faire le GR20 est de fin juin à début septembre. Pendant cette période, les conditions météorologiques sont les plus favorables, et les refuges sont ouverts​ .
Oui, il est fortement recommandé de réserver les refuges à l'avance, surtout en haute saison, pour garantir une place et éviter les désagréments liés à un éventuel manque de disponibilité​.
Les étapes du nord du GR20 sont généralement considérées comme les plus difficiles en raison de leur terrain accidenté et technique. Des sections comme la Brèche de Capitellu et le Cirque de la Solitude (nouveaux sentier) sont particulièrement exigeantes.
Il est important d'avoir une bonne condition physique avant de commencer le GR20. La pratique régulière d'un sport d'endurance, comme la course à pied ou le cyclisme, est recommandée. De plus, s'habituer à marcher avec un sac à dos chargé peut être bénéfique​.
Un équipement de randonnée complet est nécessaire, incluant de bonnes chaussures de marche, des vêtements adaptés aux conditions changeantes, une tente (si vous prévoyez de bivouaquer), une gourde (minimum 2 litres d'eau), et des bâtons de marche peuvent également être utiles​.
Les points d'eau ne sont pas disponibles à toutes les étapes du GR20, il est donc crucial de prévoir une quantité suffisante d'eau (au moins 2 litres par personne) pour chaque étape​.
La partie nord du GR20 est plus technique et accidentée, offrant des paysages de haute montagne. La partie sud est moins escarpée, avec des paysages plus variés, incluant forêts et rivières​.
Le coût total de la randonnée peut varier. En réservant les refuges et en mangeant sur place, les frais peuvent atteindre environ 1500 euros pour deux semaines. Opter pour le bivouac et préparer sa propre nourriture peut réduire les coûts mais augmente le poids de votre sac à dos.